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    Carpe diem quam minimum credula postero :)

J+1... antalgiques à gogo !

VENDREDI 18 DECEMBRE 2009 - APRES MIDI

A midi, Hugo a eu son plateau repas, composé de liquide, de yaourts, de compotes... que du froid bien entendu. Le même que le petit dèj sans le bol de lait.
La seule chose qu'il a accepté d'essayer, c'est la crème anglaise. C'est liquide et il a toujours adoré ça !
Mais quelle galère !!! Il ne peut pas ouvrir la bouche de plus de 3 mm.
Me vient alors l'idée de la paille... j'avais lu ça sur des blogs lorsque je me suis renseignée. Mais c'est l'échec total ! Et pour cause : ses lèvres ne se joignent pas pour le moment. Donc impossible d'aspirer quoi que ce soit.
C'est donc à la petite cuillère que je lui fait glisser dans la bouche cette crème dont il se régale, il faut le dire !!! En quantité, on peut estimer qu'il absorbe l'équivalent d'un demi verre. ça fait pas lourd !!!

Sur le coup de 13h30, mamie arrive. Au départ, il était convenu qu'elle prenne le relais auprès de Hugo afin que je puisse redescendre à la maison. D'une part pour prendre un peu l'air. D'autre part pour prendre un peu l'eau (j'entends par là une bonne douche dans son chez soit... c'est tellement plus agréable qu'à la clinique...). Et enfin pour déplacer ma voiture. Je vous rappelle qu'elle est sur le parking des Galeries Lafayette depuis hier matin et comme il a pas mal neigé, on voit tout de suite que c'est un véhicule qui n'a pas bougé depuis plus de 24h...

Mais ça c'était la partie "projet". Dans la réalité, depuis ce matin, Hugo a vraiment mal. Et puis comme il avait de la fièvre en début de matinée, je préfère attendre la venue du chirurgien. L'infirmière m'a dit qu'il passerait sans doute en début d'après midi...

Il est presque 15h... pas de chirurgien en vue... Hugo a mal +++. Nous ne savons pas trop quoi faire pour lui, hormis lui apporter de la glace, essuyer régulièrement les rejets de sang aux commissures et rester là, attentives et silencieuses car nous ne voulons pas risquer de le souler avec nos discussions. Hugo m'envoie 2 sms...



Alors une fois encore, j'appelle les "femmes" comme dit Hugo... pour leur demander s'il est possible de passer un antalgique de plus dans les tuyaux...Demande accordée. Il s'endort en moins d'une demi heure. Et il dort profondément jusqu'à 18h.



Là, on a essayé une nouvelle méthode pour la glace, car le cou et le dessous du menton sont tellement enflés que ça le gêne pour dormir. Mais finalement, cette méthode n'est pas très concluante. Elle lui a permis de dormir tout l'après midi, mais n'a pas été très efficace au niveau de la douleur.
J'ai finalement attendu tout l'après midi... pas de visite du chir. Je ne suis pas partie. Donc il a fallut que je trouve une solution n°2... Comme Tony n'est finalement pas parti en voyage à Bruxelles à cause de trop de neige en Belgique et aéroport fermé, je me suis arrangée avec lui pour qu'il aille chercher Eliott à l'école et qu'il me l'amène ici en montant voir Hugo, comme ça c'est mamie qui le récupère pour ce soir. Au passage, j'en profite pour lui demander 2 - 3 petites choses que j'ai oublié (comme du gel douche et du déo par exemple). Il me propose à plusieurs reprises de m'amener quelque chose à manger, mais je n'ai vraiment pas envie de manger. ça me noue tellement les tripes de voir mon fils souffrir autant que je n'ai d'autre chose en tête que trouver une solution pour le soulager.

Au réveil, c'est la cata !






Mon pauvre bonhomme est au bout du rouleau. Le moral en berne.
Et puis il est complètement perdu dans le temps. Ce qu'il appelle "hier" dans son sms de 18:57 n'est autre que ce matin.
Entre la panique de ne pas pouvoir respirer, déglutir, bouger, et la douleur qui le tenaille, son moral est à zéro. Il pleure de toutes ses larmes. Il me dit et me répète sans cesse qu'il voudrait être mort pour ne plus avoir mal. C'est horrible.
La seule chose que j'arrive à lui dire et qui le calme un peu, c'est que je suis là pour lui, que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il souffre le moins possible et veiller à ce que l'on s'occupe de lui au mieux.
Lui dire que non, je ne sais pas ce qu'il endure. Je ne peux qu'essayer d'imaginer mais je ne sais pas à quel point il a mal.
Lui dire enfin que s'il existait une formule magique ou une potion secrète pour souffrir à sa place, je m'en servirais tout de suite.


Par expérience et dans un tout autre domaine, je sais qu'il est important de peser ses mots dans ces moments là. Dire à quelqu'un "je sais ce que tu vis" ; "je sais à quel point du as mal", c'est stupide et c'est un mensonge. Non, on ne sait pas. Que la douleur soit physique ou morale, on ne sait pas !
D'autant que même si la vie nous a un jour amené à vivre quelque chose de similaire, nous avons chacun une perception et une résistance à la douleur totalement différente. Aussi, je pense que pour accompagner quelqu'un à traverser ce genre de mauvais moment, le mieux est de lui dire qu'en effet, on ne sait pas ce qu'il endure mais qu'on est là pour le soutenir.

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